Visite de Turenne


08/06/2015 11:36

Dix étapes de découverte ! Parcourez les chemins et construisez votre circuit ...



La meilleure façon de découvrir le patrimoine historique de Turenne c'est de suivre l'itinéraire de découverte qui fait le tour de la butte, depuis le bas du village et passant par le Château.
Ce trajet est constitué de dix étapes avec pour chacune un panneau d'explications (plus deux étapes dans le château).
L'Office du Tourisme tiendra à votre disposition la plaquette correspondante nommée "circuit du Patrimoine". Elle vous apportera les renseignements nécessaires (historiques, architecturaux ...) pour comprendre l'histoire de la vicomté.
Départ : place du Foirail
Durée : 1h30
Voici donc cette progression en dix étapes avec la photo et le commentaire associé :

Place de l'Ancienne Halle et rue Droite

La place du Milieu ou du Marché est au centre du bourg et à la croisée de quatre chemins.
- A l'ouest, la route cavalière vers Nazareth et Brive.
- Au sud, la route charretière vers l'ancienne voie de Paris à Toulouse, par le Causse.
- Au nord, la rue Droite pour aller directement au château.
- A l'est, la route en lacets vers l'église et la porte de Mauriolles.
Construites par des notables du XVIIème siècle, ces vastes maisons ont aussi abrité les Capucins en 1644, les Pénitents Blancs en 1711, des pensionnats au XIXème siècle et l'Hospice jusqu'en 1740.
Le long de la rue Droite, s'étagent des maisons nobles du XVème et XVIème siècles, agrémentées de tours et de tourelles et, jadis, des boutiques d'artisans.
Sous la halle, (1616-1952), de 13 m sur 7, se tenait le marché aux grains du Jeudi. Jusqu'en 1858, volailles, laitages, fruits, paniers et tonneaux s'étalaient au pied des maisons.


Les fortifications

Le château, juché sur sa butte, n'est pas assez vaste pour abriter tout le personnel du Vicomte, On l'installe dans la Ville Haute, qui s'entoure d'une muraille médiévale, percée de trois portes, dont il ne subsiste aujourd'hui qu'une seule : la Porte de Mauriolles (voir étape 7).
Au XVIème siècle, lors des guerres de Religion, Turenne devient une place forte protestante et le Vicomte, Henri de la Tour, la dote de nouveaux ouvrages défensifs, dont les vestiges sont la Tour du Calvaire reliée à une casemate sous le tournant de la route (voir étape 8).
Au nord du château, il édifie le bastion de Magal et, partout ailleurs, modifie l'enceinte médiévale. En témoigne la Cavotte sur le chemin du Poustat.
Ces défenses, sapées après la Fronde sur l'ordre de Louis XIV, n'ont jamais réellement servi.

Le Causse

Le chemin de la Cavotte (magasin ou prison ?) et du Poustat (Porte) donne accès à la ville Haute par l’ouest.
Il surplombe le chemin des Lices qui fait le tour de la butte.
De là, on surveille le Causse, couvert de la forêt de chênes de Belz, et traversé par l’ancienne route.
Au centre, s’élève le Puy de la Justice (362 m), où se dressaient les fourches du Vicomte.
Au pied de la falaise, descend le ruisseau de la Roche qui alimentait quatre ou cinq moulins et des forges.
Seul a subsisté le Moulin du Château.
Le château de la Peyrouse, bâti au XVIIIème siècle, dissimule un petit repaire. construit en 1600, et blotti contre le rocher. C’était la résidence des Sénéchaux ou Juges Suprèmes du Vicomte.

Le quartier des officiers du Vicomte

Avant d'abriter les logis des Officiers de Justice et d'Administration de la Vicomté, le sud et l'ouest de la Ville Haute a été le lieu de séjour des Chevaliers du château. Des salles nobles et des tours ne subsistent que des noms et quelques blasons épargnés par la Révolution.
Au nord de la ville, sur le chemin primitif de Brive s'étend le quartier de Magal, domaine des auberges, des écuries et des maréchaux-ferrants.
Au pied du château, logeait le concierge.
Lors de la Révolution, plusieurs familles bourgeoises de Turenne se sont partagé les biens confisqués au domaine royal.

Le château

Il domine du haut de sa falaise imprenable de 20m, les maisons qui l’entourent. Seule une pente raide, fermée jadis par trois portes successives, y donne accès. Sur une plate-forme de 1500 m², entourée de murailles ponctuées de tours arasées, se dressent deux tours, ultimes vestiges des anciens bâtiments.
La tour de César, au nord, est une tour cylindrique du XIIIème siècle, qui servait à recevoir les signaux des tours relais de Nazareth à l’Ouest et de la Gardelle au nord, vers le Limousin et le Périgord.
Le donjon, ou Tour du Trésor, bâti au XIVème siècle, à la veille de la guerre de Cent Ans, est plus le symbole de la puissance vicomtale qu’un ouvrage défensif. (photo ci-contre)
Des autres bâtiments, démolis après la vente de la Vicomté, en 1738, ne reste que le ouvenir perpétué par les sceaux du Moyen Age et un vitrail de la Collégiale.

Les Capucins et la porte Mauriolles

La Porte de Mauriolles, la tour découronnée qui la flanque, et les vieilles maisons qui l'encadrent, sont les vestiges de la période médiévale. L'une d'entre elles a peut être abrité l'Auditoire de la Justice.

 

La construction de la chapelle (photo ci-contre) et du couvent des Capucins, vers 1670-1680, a profondément modifié l'aspect du sud de la ville, autrefois fait d'hôtels nobles.

Les Capucins qui étaient une dizaine, avaient pour tâche de convertir la bourgeoisie protestante ; pour discuter avec les pasteurs, plus instruits qu'eux, le Vicomte Frédéric Maurice, fraîchement converti, leur donna la bibliothèque religieuse de son père. Plus tard, son fils, le Cardinal de Bouillon, la leur reprit.

Chassés à la Révolution , leur chapelle et leur couvent vendus comme biens nationaux, les Capucins cèdent la place, successivement, à l'administration cantonale (1791-1800), à l'école de garçons et à la mairie.

L'ensemble des bâtiments, restauré, retrouve peu à peu son ancien caractère.


De la Tour du Calvaire, coup d'oeil sur la Tourmente

Photo Jean-Luc Kokel
La tour du Calvaire faisait partie du système défensif qui protégeait au XVIème siècle, l'entrée sud de la Ville Haute. La vieille route en lacets passe à ses pieds, à coté du Grenier de la Rente, bâtisse massive avec tour, où les agents de l'administration vicomtale recevaient les contributions en nature ou en argent.
La route actuelle et son virage devant la casemate et à proximité de l'ancien presbytère, transformé en école, puis en maison privée, datent du XIXème siècle.
La vue s'étend sur la basse vallée de la Tourmente, affluent de la Dordogne, et sur la proche frontière avec le Quercy, marquée par la gare de Turenne (ouverte en 1862).
A l'horizon, les monts d'Auvergne sont visibles par temps clair.
Sur un éperon avancé du Causse, à 317 m, se dresse le château de Linoire (voir aussi la "Garde de Turenne"), poste de garde auprès de la vieille route et relai vers les châteaux du Quercy.
Il fut longtemps habité par des Chevaliers du Vicomte. 

La Collégiale Notre Dame de Saint Pantaléon

Edifiée grâce aux efforts du Prieur de Turenne et à la fortune des Vicomtes, la Collégiale date de 1660 -1680, malgré une pieuse légende qui l'attribue a une Vicomtesse protestante en 1593. Exemple parfait de la Contre-Réforme triomphante, peu avant la Révocation de l'Edit de Nantes, l'austérité de sa construction presque militaire, la nudité de ses murs autrefois blanchis, forment un profond contraste avec la splendeur dorée de son tabernacle-retable, conçu par les frères Tournier de Gourdon en 1678. Les vitraux, translucides à l'origine, ont été remplacés par des verrières colorées, d'un atelier toulousain, vers 1880.
A l'origine entourée d'un cimetière, ainsi que de la foire aux moutons et aux chèvres, puis aux volailles, le parvis est maintenant dégagé. L'énorme vaisseau de 40 mètres de| long, le transept de 23 mètres de large et le clocher-porche de plus 30 mètres de haut, donnent une impression de grandeur et de solitude, encore accentuée par une implantation à l'écart de l'animation du bourg.

Le Foirail ou Marchadiol

Le foirail n'était à l'origine qu'un élargissement de la voie charretière qui escaladait le Causse en direction de la croix du Marchadiol, tout en haut de la montée. Il était bordé par un vieux cimetière, peut être une église et, à partir de 1740, par les bâtiments du nouvel Hospice (actuellement Maison de Retraite). A l'ouverture de la départementale 8, le foirail devient un carrefour. On l'élargit, on le plante d'ormeaux, on y édifie le poids public (867) et le monument aux morts (1923);
La foire la plus célèbre est celle des boeufs gras, le jeudi de la Passion. Le marché aux châtaignes du dimanche est aussi très couru. Les bovins étaient rassemblés près du poids public et descendaient s'abreuver à la fontaine d'Espinassol, avant de partir en file indienne vers la gare de Turenne, où ils étaient embarqués.



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